« …Je sais que je peux courir en 9’’40. Je pense que je m’arrêterai à ce chrono. »
prédisait Usain Bolt bien avant son record mondial.
Bolt est l’un des rares athlètes, si ce n’est le seul, à avoir amélioré trois fois de suite le record du monde sur 100 m.
Divers instituts de recherche et des universités fixaient le seuil des performances sur 100 mètres entre 9sec 72 puis 9sec 49.
Alors quels sont les déterminants des performances de ce sprinter né le 21 août 1986 à la Jamaïque et qui expliquent ces chronos?
Une performance inédite
L’artiste Usain Bolt est venu remettre en cause les théories en questions car il possède des qualités d’athlète généralement de plus petite taille et plus musculeux que lui. Le résultat est une performance sans précédent.
On se souvient alors que les entraîneurs comme Fernand Urtebise, Tom Tellez, et plus récemment l’entraîneur français Andrei Kapusta, avaient déjà deviné l’importance du relâchement en sprint et de la méthode du contrôle dite « de l’énergie potentielle cinétique ».
Par l’application de cette méthode, à technique et qualité physique égale, un athlète utilisera moins d’énergie ou l’utilisera mieux que son opposant.
Cela se justifie par l’utilisation optimale de la biomécanique du vivant (rigidité, élasticité variable) et par le transfert d’énergie cinétique potentielle des membres inférieures vers les membres supérieures tout en palliant les effets de torsion du buste (Force x par les mouvements des bras).
Il faut retenir qu’un sprinter génère 10 fois plus de puissance avec sa hanche qu’avec ses pieds. Cette force produit un axe « chevilles-genoux-hanches-tête ».C’est l’exploitation des systèmes de leviers ,de la ligne de gravité(couloir de poussée), des angles musculo-articulaires, ainsi que de l’élasticité musculaire. Puis du travail de piston au sol des pieds, alliée à un mécanisme technique corporel qui est la somme de la performance.
L’athlète du 1O0 m en sortant des blocks exerce une poussée verticale et l’arrière, puis uniquement à la verticale à l’aplomb de son centre de gravité après les six premières foulées. Son premier pas est le plus long au sol en matière de temps et aussi le plus court (distance).Il va rapidement gagner en vélocité avec un produit de force élevé pour atteindre sa vitesse maximale(block start and acceleration mecanics T.Tellez). Le sprinter se dégage de l’inertie de sa masse inhérente à sa position immobile de sorties des blocks l’amplitude et la fréquence des foulées nous paraît alors lente à cause de cette inertie.
L’angle du tibia est près du sol et derrière le genou. Peu à peu l’effet de piston exercée sur le sol amène à une fréquence des foulées (nombres de foulées inter appuis environs) et une vitesse des foulées (vitesse de rotation d’une foulée) car la résistance de la masse, corporel décroît et celle du frottement aussi . Le sprinter passe alors plus de temps en l’air qu’au sol(>à7,5sec sur 100M).
A propos du relâchement
La vitesse maximale des athlètes internationaux est atteinte aujourd’hui plus tôt qu’autrefois.
Ils atteignent 95% de leur vitesse maximal au bout de 40 mètres.
Les sprinteurs devraient donc atteindre la plus grande vélocité dès les trois premières pas sur la piste pour avoir de meilleur résultat selon une étude menée par Slawinski et quelques autres (kinematic characteristic of sprint start high level sprinter ).
À propos du relâchement et de l’accélération l’entraîneur de Carl Lewis c’est exprimer sur les facteurs qui interviennent dans la performance d’un 100 mètres comme suit :
Des records
Le nouveau recordman du monde a réalisé deux temps historiques lors des championnats du monde d’athlétisme qui se sont tenus dans la ville non moins historique, Berlin :
le 100 m en 9″58 et le 200 m en 19″30
respectivement le 16 et le 20 Août 2009.